♫« Il était
trois petits enfants qui s’en allèrent glaner au champ(…) »♫.
Cette chanson ne vous rappelle donc
rien ? Pas de panique, en cette fête de Saint-Nicolas, je vous invite à (re)découvrir « La complainte des enfants au
saloir » ou communément appelé «
La légende de Saint-Nicolas »↓
Cette chanson populaire chantée
en cantique à la fin du 16e
siècle, fut recueillie pour la première fois par le français Gérard de Nerval qui la publia en 1842 dans le journal « la
Sylphide » puis dans son recueil «
Chansons et légendes du Valois ». Depuis de nombreuses versions ont
existées mettant en scène approximativement les mêmes protagonistes.
En bref :
« La complainte des enfants
au saloir » nous raconte l’histoire de trois enfants qui n’ont pas su
rentrer à temps après avoir glanés les champs. A la nuit tombée, ils
demandent au boucher de les héberger. La
femme du marchand fait remarquer à son
mari que les jeunes ont de l’argent et qu’ils pourraient en profiter pour être
plus riches. Le boucher les tue par appât du gain et les stockent dans son
saloir (pièce où on salait la viande pour la conserver). Saint-Nicolas au bout
de sept ans arrive chez le marchand. Il demande d’y passer la nuit et de
manger. Quand le boucher accepte et lui propose plusieurs morceaux de viande,
le grand Saint refuse et demande les « salés » faisant référence aux
enfants. Le boucher alors s’enfuie mais Saint-Nicolas l’invite plutôt à se
repentir car Dieu peut tout pardonner. Ensuite, il touche le corps des enfants avec trois
doigts et ceux-ci reviennent à la vie.
Bon c’est pas très logique des enfants
« pauvres » (vu qu’ils ramassent le blé après la moisson) tués pour leur argent . N'est-ce pas?
Mais en lisant la suite vous comprendrez que plus
le temps passe et plus l'histoire a été déformée.
Dans certaines versions, on n’évoque ni la femme ni le désir d’obtenir plus de richesse ( hé oui c’était pas logique
des enfants pauvres avec de l’argent) . L’histoire nous parle alors d’un
boucher qui tue sans raisons apparentes,coupe des enfants en
petits morceaux pour ensuite les mettre dans un tonneau (c’est juste un sadique
quoi).
« La légende de
Saint-Nicolas » découlerait en réalité d’un trouvère (poème) du 12e
siècle, écrit par un chanoine normand : Wace. Dans « La vie de Saint-Nicolas »,
il raconterait l’histoire de trois jeunes clercs qui en allant à l’école aurait
été tués (pour leur argent) par un boucher après avoir demandé l'hospitalité.
Dans l’art du Moyen-Âge, la représentation des clercs plus petits par rapport à la « grandeur » du Saint aurait contribué à la transformation de la légende : de trois jeunes clercs, on passe donc à trois enfants.
Dans l’art du Moyen-Âge, la représentation des clercs plus petits par rapport à la « grandeur » du Saint aurait contribué à la transformation de la légende : de trois jeunes clercs, on passe donc à trois enfants.
( vitrail de Chartres)
Ici encore l'histoire a du être modifiée à travers le temps et l'espace car dans les traces écrites sur Nicolas de Myre, ce miracle n'y figure pas. Par contre, il en existe un concernant trois officiers ( enfants, clercs, officiers ... faut savoir hein !).
La petite histoire...
Ayant observé le sens de la justice de Nicolas, trois officiers
de l'empereur Constantin accusés à tord et condamnés à mort, firent appel en prières à
la générosité de l’évêque. L'empereur par la suite vit Nicolas de Myre dans ses
songes qui lui ordonna de relâcher et d’innocenter les officiers. L’empereur à
son réveil rendit la liberté aux condamnés et les envoya à Myre pour demander
pardon à Nicolas.
Du 4e siècle au 21e siècle, cette légende est restée néanmoins dans les mémoires avec quelques modifications plus tragiques ( c'est un peu comme le jeu du téléphone arabe plus on avance et plus on déforme).
Et pour finir...place aux chansons :
Du 4e siècle au 21e siècle, cette légende est restée néanmoins dans les mémoires avec quelques modifications plus tragiques ( c'est un peu comme le jeu du téléphone arabe plus on avance et plus on déforme).
Et pour finir...place aux chansons :
Bonne Saint-Nicolas à tous !
Sources : cliquez-ici
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